Je quitte Kuala Lumpur tôt ce matin pour rejoindre Hanoï. Même si le tarif est plus élevé, je fais le choix d’emprunter le KLIA Ekspres qui est la garantie d’arriver à l’heure par rapport au bus. Je sors de l’auberge vers 6h45 ouch… j’arrive au métro, le prends pour un arrêt jusqu’à KL Sentral puis de là, monte dans le fameux KLIA Ekspres qui n’est rien d’autre qu’un train navette direct pour l’aéroport mais a l’avantage de le rejoindre en 30 minutes. Je passe toutes les formalités (sécurité, douanes etc) et me pose dans le seul café du terminal (décevant pour un aéroport comme KL !) pour un petit-déjeuner typique : l’Assam Laksa que l’on m’a recommandé. Très déçue également… les nouilles de riz et les morceaux d’ananas sont bon mais le bouillon est au poisson en boîte alors ça gâche tout….
Malgré un embarquement à l’heure, l’importante congestion à l’aéroport nous fait décoller avec plus d’une heure de retard. J’arrive donc à Hanoï vers 13h. Une longue file d’attente à l’immigration retarde encore les retrouvailles avec ma petite sœurette (qui co-écrit cet article avec moi et insiste sur les superlatifs liés à sa personne géniale). Enfin, c’est mon tour au guichet, je fais un beau sourire au douanier et file récupérer mon sac qui m’attend par terre au milieu de l’aéroport puis me dépêche de sortir. Lorraine, patiente, est déjà là avec une magnifique pancarte que vous retrouverez dans les photos. Nous procédons au rituel d’arrivée dans un nouveau pays : changement de devises et retrait de cash. J’explique à ma sœur comment comparer les agences de change. Nous allons ensuite prendre le bus pour rejoindre le centre ville d’Hanoï. Nous prenons le bus le plus « touristique », aussi le plus cher mais rapide et avec un contrôleur avenant qui nous indiquera le meilleur arrêt pour rejoindre facilement notre hôtel par la suite.
La grisaille mais surtout la pollution sont de la partie ! En 30 minutes, nous sommes au centre et rejoignons l’hôtel à pied (20min). Lorraine s’extasie tous les 2 mètres et découvre les joies d’un hôtel 4* : petits pétales de rose sur le lit, boisson de bienvenue et personnel aux petits soins. Nous sommes effectivement très bien accueillies et prenons nos marques dans notre belle chambre de luxe pour une pause bien méritée, Lorraine n’ayant pas dormi depuis plus de 24 heures. D’ailleurs la « petite » sieste, se transforme en comatage de 2 heures (merci les boissons gratuites dans l’avion). Nous faisons l’effort de ressortir pour manger le soir. Nous cherchons un restaurant dont les conditions d’hygiène ne sont pas trop précaires pour une adaptation progressive de l’estomac de Lorraine afin qu’elle ne tombe pas malade. Notre choix se porte sur un petit resto qui ne paye pas de mine mais dont les bun bo nam bo et surtout les nems sont d’un délice majestueux (Lorraine insiste). A peine rentrées, Lorraine s’endort comme un loir et moi aussi !
12 heures plus tard, c’est l’heure du réveil ! Nous commençons pas le super petit-déjeuner de l’hôtel (gros buffet), vraiment top. Nous passons ensuite au bureau de voyages de l’hôtel pour leur demander les tarifs des croisiéristes sur la baie d’Ha Long et négocions un très bon prix pour une croisière plutôt luxueuse. Nous confirmerons ce soir. Le jeune qui nous reçoit nous donne également plein de bonnes adresses pour se restaurer à Hanoï.
Lorraine nous guide avec la map fournie par l’hôtel. Nous traversons la fameuse voie ferrée coincée entre les immeubles et cafés pour rejoindre la vieille ville (ma sœur adore les trains). Nous nous baladons et Lorraine aime beaucoup les marchandes ambulantes avec leurs chapeaux traditionnels. Nous arrivons au marché de Xong Dong bâtis sur plusieurs étages où les étals de produits manufacturés se succèdent mais où règne la désorganisation avec des plateaux repas qui jonchent le sol. La balade se poursuit dans un quartier animé le soir. Nous laissons passer un convoi de cyclo-pousses. Notre première visite nous permet de voir une maison traditionnelle du XIXème siècle récemment rénovée avec un mobilier de qualité et des objets d’époque. La maison est construite majoritairement en bois, où préau, cours et bâti se succèdent. De grands puits de lumière permettent à la végétation luxuriante de se développer dans les patios. Un peu plus loin, nous entrons dans un temple chinois du quartier richement décoré de petites marionnettes qui plaisent beaucoup à Lorraine.
Nous faisons un break après cette première partie de journée bien remplie. Le réceptionniste de l’hôtel nous conseille de tester le « Egg Coffee » mais nous donne un adresse moins connue que le Café Giang. Le café où nous allons est situé juste à côté et proposerait un café meilleur. Le café ne paye pas de mine : scooters dans le couloir d’entrée mais très vite, des plantes vertes partout et un style hype-cocooning très agréables. D’ailleurs, nous sommes les seules touristes au milieu des locaux venus travailler avec leurs ordinateurs. Un peu hésitantes au départ, nous goûtons le egg coffee après l’avoir laissé chauffé. Il est servi dans une tasse perchée sur un réchaud. La texture est très onctueuse et le goût se rapproche du tiramisu car le café est saupoudré de cacao. Le tout formant une excellente boisson ! N’oubliez pas d’éteindre la bougie sous peine de vous retrouver avec des œufs brouillés au café.
Après cette pause, nous repartons en pleine forme direction du lac de l’épée restituée avec le temple de jade et le pont rouge. L’endroit est très joli mais la pollution omniprésente gâche la perfection du tableau. Nous observons les mêmes traditions du Nouvel An chinois que celles que j’avais pu voir au Cambodge (brûler des faux billets). Nous repérons le théâtre pour le spectacle de marionnettes sur l’eau auquel nous assisterons plus tard dans la soirée et longeons le lac en direction du musée des femmes. Le long du lac nous observons des sportifs émérites (joueurs de badminton au milieu de la rue) ainsi que des équipements sportifs, utilisés par plusieurs générations, sans aucun doute. Avant d’arriver au musée des femmes, nous contemplons la tour de la tortue (toujours sur le lac). Nous sommes horrifiées par la politique anti-chinoise qui se développe en lien avec le coronavirus. Plusieurs restaurants affichent ouvertement des pancartes interdisant l’accès aux citoyens chinois. Le musée des femmes est top : chaque étage est dédié à un pan de la Vietnamienne (vie quotidienne, vie familiale, mode, guerre, spiritualité). Nous avons pu tester le barda des marchandes ambulantes et essayer certains costumes traditionnels. La boutique était sympa, dixit Georgette.
Nous faisons une deuxième pause pour boire chaud et grignoter avant le spectacle de marionnettes. A l’heure dite, nous rejoignons le théâtre en repassant par le lac de nuit avec le pont rouge éclairé. Le spectacle de marionnettes sur l’eau est très populaire. 17 scénettes font intervenir plusieurs personnages manipulés derrière le rideau grâce à des tiges en bambous maintenues sous l’eau. L’agilité dont font preuve les marionnettistes est très impressionnante et nous ressortons très enthousiastes mais affamées du spectacle. Nous repartons en direction de l’hôtel en faisant un arrêt dans le premier boui boui proposant des soupes de nouilles. Nous mangeons sur des micro-chaises directement sur le trottoir mais la dame est adorable et nous sert un délicieux repas ! Après nous être sustentées, la boucle est bouclée, nous repassons, de nuit, devant le chemin de fer et rentrons dormir à l’hôtel.
Notre deuxième journée commence par un bon petit-déjeuner suivi d’un massage au spa de l’hôtel. Les thérapeutes sont au petit soin : on a trempé nos pieds dans du mojito (coucou Elodie) = bain citron vert gingembre. Un vrai moment de détente qui nous ramollit et ne nous donne pas très envie de quitter l’hôtel. Nous confirmons la réservation de la croisière à Ha Long pour 3 jours et 2 nuits avec une négociation de ouf : 40% de réduction et un surclassement en cabine de luxe (merci le coronavirus).
Nous finissons par sortir, direction le temple de la littérature qui a été une visite coup de cœur : sérénité et volupté sont les maîtres mots de ce lieux à la fois traditionnel et atypique. De jolis bassins servent de décor entre les différents bâtiments du temple, dans lesquels les carpes s’en donnaient à cœur joie ! Des arbres magnifiques et de sublimes bonsaïs apportent de la verdure. Les petits personnages cachés entre les branches de bonsaïs plaisent beaucoup à Lorraine. Nous repartons en direction du quartier français à bord d’un cyclo-pousse après un premier essai de négociation qui n’a pas abouti. Le deuxième chauffeur avec lequel nous nous mettons d’accord nous arrête au milieu d’un carrefour en nous disant qu’après une minute de marche, nous arriverons à notre destination. Manque de pot pour lui, on sait lire une carte et on comprend qu’il essaye de nous arnaquer. On reste assise dans le pousse-pousse en attendant qu’il reparte vers la bonne destination cette fois.
Lorraine nous a préparé un super itinéraire optimisé dans le quartier français pour admirer les bâtiments français coloniaux du XiXème parmi lesquels on retrouve aujourd’hui des hôtels de luxe comme le Sofitel. Notre balade du quartier français s’achève par la découverte du mur de céramique d’Hanoï, long de plus de 4km. Nous repartons vers le lac en traversant une place où les locaux font leur sport : skate, foot, badminton. Nous nous posons pour grignoter et boire un coup dans un café un peu glauque puis allons exprimer notre créativité. Hier, nous avions repéré un magasin qui proposait des ateliers de travail du cuir. Lorraine réalisera donc intégralement son nouveau porte-monnaie. Finalement, on se rend compte que ce n’est pas bien compliqué mais demande de la précision et de la patience.
Sur le chemin du retour, nous avons faim et faisons une étude comparative des banh bao que l’on trouve dans la rue (brioche au porc). Pas tout à fait rassasiée, nous finissons au resto de l’hôtel pour déguster une soupe Pho, très goûtue.
Nous avons beaucoup ri. Merci aux rédactrices !