Je quitte Georgetown en innovant niveau moyen de transport : je prends le ferry ! En effet, tout le monde m’a informée qu’il était moins cher de rejoindre ma destination, Ipoh, depuis le continent plutôt que depuis l’île de Penang. D’autant que dans ce sens Penang –> Butterworth, le ferry est gratuit ! En arrivant à Butterworth, la gare routière ainsi que la gare ferroviaire sont au même endroit. Je peux procéder à une étude comparative des deux moyens de transport pour aller à Ipoh et c’est finalement le train qui l’emporte car c’est le seul tronçon où je peux l’emprunter et même si c’est plus cher, on parle de quelques euros. J’achète donc mon billet pour dans 2 petites heures puis retourne dans la gare routière où se trouvent tous les restaurants pour manger. J’opte pour KFC (ahahah) mais en mode malaisien : assiette de riz, un morceau de poulet et du coleslaw. Ça reste super raisonnable. 30 minutes avant l’arrivée du train, je suis à la gare comme indiqué sur mon billet. La voie n’est pas accessible. Les passagers descendants du train sortent d’abord puis nous sommes autorisés à accéder au quai pour directement monter dans le train. Il s’agit d’un train électrique. Franchement, même standing que nos TGV mais respectant les horaires ici (haha – Adélie & la SNCF). La clim en revanche était à fond : le panneau lumineux affiche la température soit 17°C. Dur dur quand c’est le double à l’extérieur et ma polaire n’était pas suffisante, je me les suis caillées !
Peu de touristes descendent à Ipoh et je comprends tout de suite, en sortant de la gare, que la ville n’est pas touristique comme le sont Melacca ou Georgetown. Quelques taxis proposent leur service mais je décline gentiment et marche jusqu’à mon auberge pendant une vingtaine de minutes pour m’imprégner de l’ambiance de la ville. Je repère déjà quelques endroits où j’aimerais aller me balader mais file directement à l’auberge pour me débarrasser de mon sac. Je m’y repose une bonne partie de l’après-midi et ressors en fin de journée pour aller dîner. Il se met à pleuvoir alors je change mon plan initial du night market pour un petit resto plutôt européen mais avec deux plats locaux. Je choisis donc un Nasi Ayam qui est un plat de poulet au miel avec du riz accompagné de sambal.
Je ne passe qu’une seule journée à Ipoh alors on va essayer de la rentabiliser ! L’avantage c’est que le centre historique est petit et il est vraiment facile de s’y balader à pied. Je suis levée un peu plus tôt que les jours précédents également ce qui me permet de commencer ma journée plus tôt. Etape une, trouver un endroit où prendre le petit-déjeuner en retournant du côté de la gare. Je passe par Columbine Street, la rue la plus connue du vieux centre ville mais les restaurants et cafés ouvrent plus tard. Après plusieurs essais, je m’arrête dans un petit resto chinois pour une délicieuse soupe de nouilles au poulet et des beignets au sésame. Me voilà prête à crapahuter pour un bon moment !
Ma logeuse m’a fourni un plan de la ville et m’a expliqué qu’il existait un Heritage Trail qui débute à la gare. C’est pour cette raison que je retourne là-bas. Je passe donc devant la gare et la mairie qui lui fait face avant de descendre une petite rue où je cherche comment accéder à la clock tower. Finalement, en tombant dessus, je vois de petits personnages dessinés sur les panneaux qui l’entourent et crois reconnaître Saint-Nicolas. Je suis surprise de voir qu’il y a aussi du street art ici ! Décidément, entre Yangon, Geogetown, Melacca et Ipoh… je ne sais plus où donner de la tête ! Je continue ma balade en m’arrêtant successivement dans un petit marché de créateurs puis dans un café très sympa et très calme où je prends le temps de lire en sirotant mon Roasted Oolong tea (glacé). Après cette bonne pause, je repars à l’assaut du Trail en traversant la route principale pour me retrouver dans Little India, très animée, colorée avec de la musique puis termine la boucle par un arrêt à côté du café où je m’étais posée.
Je pense que ce dernier arrêt mérite un paragraphe à lui tout seul ! En effet, je l’avais repéré depuis hier et l’endroit m’intriguait car pas très explicite vu de l’extérieur. Pourtant, un petit panneau « walk in » invite à entrer. Je me retrouve dans une sorte de boutique décorée avec des panneaux ornés d’inscriptions chinoises, des pipes en bois, quelques photos et des Chinois qui m’abordent pour tout m’expliquer. C’est Happy (ça ne s’écrit sûrement pas comme ça, mais j’ai trouvé ça mignon) qui me raconte l’histoire du lieu.
Un vieux monsieur vivait là et un jour, Happy voit la devanture du magasin fermé et s’inquiète. Le vieux monsieur est malade et ne peut plus assurer son travail et a donc fermé boutique. Ce monsieur était le dernier graveur sur bois pour la confection de panneaux/d’enseignes de la ville. Afin de ne pas perdre ce patrimoine, Happy décide d’en faire un lieu de partage et de souvenir. Les panneaux accrochés aux murs sont en fait les enseignes d’anciens magasins ou praticiens Chinois de la ville. Les plus petits idéogrammes correspondent aux personnes qui ont financé le dit panneau mais aussi au nom de l’Université dont le praticien est diplômé etc. Les outils utilisés pour arriver à ces réalisations sont également exposés dans des vitrines accrochées aux murs. Ils m’invitent ensuite à faire un tour du bâtiment qui a été bien restauré et ressemble à une vraie galerie d’art. Les escaliers étroits laissent place à de grandes salles où du mobilier en bois magnifique et très design est à la vente. D’autres petites salles exposent des peintures ou encore d’autres objets. Le bâtiment lui-même est absolument splendide. J’aime énormément l’architecture des bâtiments en Malaisie et cela me donne envie de dessiner des maisons (c’est pour vous dire…). J’aime beaucoup cette visite, je la trouve intéressante et j’apprends plein de petites choses. Je retourne ensuite à l’auberge pour faire une vraie pause écriture et surtout préparer ma journée de demain (billet de bus etc). Au moment où je pense ressortir, c’est le déluge ! J’attends que cela se calme pour aller manger… Je retournerai au même endroit qu’hier mais le repas est décevant. Je rentre et me couche tôt.
Ipoh est une petite ville vraiment paisible, peu touristique. Il existe quelques attractions autour de la ville que je n’aurai pas le temps d’envisager (un vieux château hanté et des grottes) mais le centre ville vaut définitivement une ballade. S’arrêter là deux jours me semble suffisant, un vraiment moment de quiétude avant d’arriver à Cameron Highlands, dont l’atmosphère sera sans doute très différente !
Une réflexion sur “Paisible Ipoh”