Après 8 jours dans ce petit paradis terrestre qu’est Kep, mon voyage se poursuit. Je prends le bus avec un gros pincement au coeur ! Direction Phnom Penh pour y passer deux nuits avant de me diriger ensuite vers Battambang. Dans le bus, je retrouve Sarah et Clément. Le trajet passe de fait beaucoup plus vite en papotant ! Leurs anecdotes de voyages sont superbes et me boostent pour la suite de mon périple. Nous faisons un stop pipi/lunch où nous n’aurons pas le temps de terminer ce que l’on aura commandé car le bus repart. L’entrée dans Phnom Penh est chaotique et interminable en raison des embouteillages. Après une heure de touche-touche avec les voitures devant et des coups de klaxons, me voilà arrivée, ouf. On se dit au revoir avec Sarah et Clément en espérant se recroiser au Laos, leur prochaine destination (et la mienne aussi normalement).
De mon côté, je marche sur les 4km qui me séparent de l’hôtel. Avec mes deux sacs en mode tortue, je ne passe pas inaperçue mais je me repère facilement dans la ville pour y avoir déjà passé quelques jours et après une petite heure de marche j’arrive enfin à l’hôtel pour poser mes affaires. Je suis totalement vidée et c’est pourtant une heure de lessive qui m’attend. Je rentabilise mon diplôme d’ingénieur en installant ma corde à linge entre l’attache du rideau et une des lanières de mon sac, posé sur le fauteuil. La tringle à rideaux sera aussi utilisée pour les vêtements plus lourds et plus grands. La chambre de l’hôtel est calme avec une baie vitrée donnant sur la ville. La vue est absolument magnifique. La propreté n’est pas trop là mais bon, je fais abstraction. Le lit est propre c’est le principal. La soirée se passera dans la lenteur : quelques pas de marche pour rejoindre le Sesame Noodle restaurant, très correct mais pas aussi top que semblaient indiquer les retours. Quelques achats pour grignoter et petit-déjeuner demain, programmation de la suite du voyage tout ça et au dodo.
Pour cette journée pleine à Phnom Penh, le programme est tout de même assez chargé ! Je me réveille tôt et profite du calme de ma chambre pour picorer et boire un thé, ranger mes affaires déjà sèches et écrire mes articles en retard. Comme l’heure du déjeuner approche, j’opte pour un brunch au très bon Vibe café, qui est jumelé avec le Backyard Café dont je vous ai parlé dans l’article sur Phnom Penh. Au menu, un excellent shot de curcuma avec de l’orange pressée et des toasts à l’avocat sur un très joli rooftop. La boisson était absolument incroyable, tant de saveurs dans un si petit curcuma shot. Je repasse ensuite par mon hôtel pour commander un tuk-tuk avec Grab.
Pour cette journée à Phnom Penh, je décide en effet de compléter ma visite de la prison S-21 en me rendant à Choeung Ek, l’un des « killing fields » sous le régime des Khmers rouges. Les prisonniers ayant fait des aveux à la prison S-21 étaient ensuite conduits ici pour être exécutés. Au départ, ils étaient tués la nuit même de leur arrivée. Très vite dépassés par l’afflux de condamnés, les Khmers rouges enfermaient les prisonniers dans le noir le plus total pour finir de tuer les personnes arrivées précédemment avant de continuer leur besogne.
Aujourd’hui, on trouve à Choeung Ek un mémorial (ossuaire) et un parcours à travers la végétation qui présente les fosses communes et raconte l’histoire de ces camps de la mort. Comme à Tuol Sleng, le parcours est accompagné d’un audio-guide très bien réalisé. La visite me paraît un peu moins impressionnante mais c’est tout aussi horrible. En effet, les petits monticules que l’on voit de part et d’autre du ponton aménagé correspondent à des charniers. Plusieurs ont été épurés et les ossements sont à présent dans le mémorial. Au moins 20000 personnes ont été assassinées ici dans des conditions affreuses. Les corps recouverts de DDT pour achever les survivants et masquer la puanteur. Le mémorial n’étant pas assez grand pour recueillir l’intégralité des dépouilles, certaines fosses communes ont été laissées telles quelles et des milliers d’ossements reposent encore sous les pieds des visiteurs. D’ailleurs, à la saison des pluie, le sol bouge énormément et les gardiens ramassent chaque mois des vêtements et des os remontés à la surface. Je mets quelques photos pour vous donner une idée du lieu aujourd’hui.
Après cette bouleversante fin de matinée, je réussis à négocier un tuk-tuk pour revenir à mon hôtel. Je commence par faire une petite lessive d’appoint et ensuite aller profiter de la piscine en rooftop. Oui, la vie n’est pas trop dure. La piscine est minuscule, mais parfaite pour se rafraîchir et prendre un bon bain de soleil. Après deux bonnes heures de relaxation, il faut quand même que je m’occupe de réserver mon bus pour demain.
Malheureusement, impossible de réserver en ligne pour aller à Battambang demain et l’hôtel ne propose que des liaisons pour rejoindre Siem Reap. Je décide donc de prendre un billet directement pour Siem Reap. Demain, direction les temples d’Angkor ! Le gérant du camping de Kep m’a filé l’adresse de l’auberge de son frère à Siem Reap. C’est donc tout naturellement que j’y réserve les 5 prochaines nuits. Le reste de ma soirée est alors consacré à boucler mon sac, écrire mes articles, regarder la télé (grand luxe) et me reposer pour être en forme pour le trajet en bus de demain. Petite anecdote du jour : sur la porte de la chambre d’hôtel, il est noté que les pistolets, animaux de compagnie, fumer est interdit, tout comme…. les durians. La fameux fruit qui pue ! Toujours pas testé. Ma témérité est partie en vadrouille aussi sur ce coup-là !
Quelques mois en asie et on a jamais osé tenter le durian non plus 😂😂
Je me dis que je tenterai à un moment donné… mais… pas sûr quand même lol !