Cette fois, je vous épargne les tribulations routières de mon arrivée à Battambang depuis Siem Reap. Rien de particulier à signaler, un bus assez cracra, très typique du Cambodge, arrivée en retard, trajet interminable. Bref… Je suis contente d’arriver à Battambang, enfin ! J’ai préféré le bus au bateau pour des raisons économiques et la durée : en bateau, on passe de 5 à 10 heures pratiquement. Je le garde sous le coude pour un prochain voyage néanmoins car il paraît que voguer sur le Tonlé Sap est une belle expérience.
Pour la petite histoire, Battambang est la deuxième ville du Cambodge, dont, j’imagine, vous n’avez jamais entendu parler ! Il s’agit du grenier du pays en raison des rizières qui s’étalent à perte de vue dans les campagnes alentours. Autre petite anecdote, le nom Battambang signifie « perdre le bâton » en khmer. L’origine de la ville est issue d’une légende locale : un géant, roi du coin, aurait lancé son gourdin pour combattre un rival mais le bâton serait retombé en manquant sa cible. C’est ainsi que l’endroit où le bâton est tombé a été renommé O Dambang, y formant une rivière. Aujourd’hui, une statue du dit géant, trône sur l’un des rond-points de la ville.
Je prévois de passer 2 jours entiers ici avant de continuer ma route vers… Phnom Penh. Oui, je sais, j’avais dit que je n’y reviendrais plus mais en fait, la capitale du pays est tellement centrale qu’à moins de repartir en Thaïlande, c’est un passage quasi obligé. Un rayonnement en étoile en somme. Vous verrez, le retour à Phnom Penh s’annonce très drôle ;), c’est un petit teasing de l’article suivant ! A priori, la ville de Battambang n’a pas grand chose à offrir, contrairement à sa campagne. Je décide de diviser mon temps de cette manière : 1 jour en ville, 1 à la campagne. Quelle originalité !
Après un petit trajet en tuk-tuk pour rejoindre mon logement, MAOM Homestay (que je vous recommande à 2000%), je traînasse et me repose pour organiser mes 2 jours à venir et réfléchir à la suite du voyage (ben oui, après Phnom Penh, c’est toujours le gros point d’interrogation…). Le soir, mon hôte, Alberto, dont le Français est impeccable, me suggère d’aller essayer les dumplings dans un restaurant voisin. Quelle délicieuse idée ! Ça me changera du riz… D’autant que sa première suggestion, testée le midi, était excellente : le restaurant Jaan Bai. Je me suis régalée avec un délicieux Tom Kha Kai.
Pour ces deux jours, il se passe quelque chose d’important : le Nouvel An chinois ! La ville sera donc très très calme, beaucoup de boutiques fermées et peu de monde dans les rues. Ce qui n’est pas plus mal car ça contraste drastiquement avec la grouillante Siem Reap. Saviez-vous qu’au Nouvel An chinois, chaque famille met un petit brasero devant sa porte et brûle des effigies de ce dont elles auraient besoin dans l’au-delà (et aussi l’envoyer aux défunts) ? Moi, pas du tout… C’est avez surprise qu’on les voit donc brûler des liasses entières de billets de $100 ! Heureusement, ce sont des faux 😉 ! On trouve aussi des voitures et des maisons en cartons.
Cette première journée se déroulera dans un calme absolu avec au programme une matinée à Kinyei café suivi d’une grande balade dans la ville à la recherche de ces bijoux architecturaux. Le café Kinyei est littéralement à 2 pas de ma guesthouse et servirait le meilleur café de la ville. Tout naturellement, je choisis d’y prendre mon premier petit-déjeuner : une bonne salade de fruits accompagnée d’un délicieux café latte. En effet, le café est excellent et m’enferme dans un petit cocon de douceur et de bien-être pour commencer cette journée. Après quelques heures de travail intense sur l’ordinateur, ça y est. La suite de mon voyage est intégralement programmée jusqu’au 12 février où je retrouve ma soeurette à Hanoï. Je ne vous en dis pas plus pour le moment et vous laisse trépigner pour découvrir ma prochaine destination.
Une agence d’architecture basée à Phnom Penh avait réalisé des tours gratuits de la ville avec des cartes téléchargeables. Il faut bien chercher pour les trouver, mais si vous êtes intéressés, elles sont encore disponibles sur ce site. Je passerai devant le marché, des temples, le palais du gouverneur, d’autres bâtiments très typiques mais sans histoire particulière, le musée et bien sûr la statue de Battambang. A noter également qu’une rivière traverse la ville et c’est plutôt sympa de se promener le long de la berge même si la rivière est extrêmement sale. A Battambang, la poussière est reine en raison du sol en terre rouge et de la saison sèche. Lors de la balade, je tombe aussi sur pas mal de street art. En effet, Battambang s’inscrit comme la nouvelle place artistique et culinaire du pays. Ce grand tour me prend la fin de la matinée ainsi qu’une bonne partie du début de l’après-midi. Après ces quelques heures de marche, je retourne chez Jaan Bai pour mon repas de midi : une salade de riz brun aux légumes et tofu fumé, délicieuse. Je me repose ensuite sur la fin de l’après-midi avant de retourner manger au même resto qu’hier. A ce prix-là, ce sera ma cantine pour mes 3 soirs à Battambang !
Pour cette deuxième et dernière journée à Battambang, je déjeune à la guesthouse car Alberto a rapporté des mangues du marché et il me reste quelques crackers et du thé. J’essaye de ne pas trop traîner afin de vite me rendre à côté chez Soskabike pour louer un vélo ! Avec une gourde bien remplie, je pars à l’assaut de la campagne de Battambang. Je me dirige plein nord, avec pour objectif de rallier Wat Phnom Ek. Comme je n’ai pas spécialement bien préparé ma visite, j’épingle le mauvais temple sur la carte et fais un très gros détour avant de le rejoindre. Le trajet serpente le long de la rivière, pour une journée immersive dans le quotidien des Cambodgiens. Les abords des routes (ou des pistes en terre) sont jonchés de déchets, et ça fait bien mal au coeur. On voit la pauvreté qui s’installe, plus marquée, à mesure que l’on s’éloigne du coeur de ville. Je traverse des rizières puis je décide de m’arrêter pour une pause (eau de) noix de coco glacée sur le bord de la route car le soleil tape très fort (la chaleur est difficilement supportable ici) après m’être rendue compte que je ne suis donc pas du tout sur le bon chemin…
Je fais une boucle pour finalement arriver au Wat Phnom Ek. Il s’agit d’un temple pré-angkorien en ruines caché derrière un beau temple doré. Je me promène dans les ruines, squattées par de nombreux enfants hilares à mon passage puis reprends la route. La boucle totale en vélo doit faire environ 30km. Par 35 degrés, je vous assure c’est le parcours du combattant ! Les dernières minutes sont vraiment épuisantes et c’est avec soulagement que je retrouve ma douche puis mon lit pour une sieste bien méritée. Le soir, je retourne à mon petit restaurant chinois pour des dumplings et un bol de nouilles. Voilà comment se sont déroulés mes deux petits jours à Battambang. Je dirais que c’est un arrêt pour ceux qui ont vraiment du temps. La ville est assez simple mais la campagne offre plein d’autres sites à découvrir mais il faut soit un bon budget tuk-tuk soit du temps pour parcourir ces endroits à vélo. Quelques jours supplémentaires auraient permis de mieux appréhender la ville mais je ne regrette pas mon court passage.
Une réflexion sur “Battambang, grenier du Cambodge”