Aujourd’hui, je quitte Kuala Lumpur pour entamer mon petit tour de la côte ouest de le Malaisie péninsulaire. Direction Malacca. Je n’ai pas réservé de bus car apparemment, ce trajet est très commun, il y en aurait toutes les 30 minutes. Je passe une matinée tranquille à écrire, charger mes photos, ce genre de choses. Avant de faire mon check-out définitif, je vais manger indien chez Bakti Woodland. Au menu, de très bon naans à l’ail et un dalh avec une autre sorte de pain aux petits pois d’origine penjabi. Je me régale ! Pour repartir, c’est simple, il me suffit d’aller jusqu’à KL Sentral puis de prendre la ligne de métro qui va rapidement jusqu’à l’aéroport en s’arrêtant au terminal de bus. Une simple passerelle relie la gare de métro et la gare routière. Encore une fois, je suis assez bluffée. Tout est bien organisé, c’est grand, on se croirait dans un hall d’aéroport. En 30 minutes, j’ai repéré le guichet, acheté un billet, je suis passée aux toilettes et mon sac est dans la soute du bus qui démarre en direction de Malacca. Les routes sont impeccables, on se retrouve sur une vraie autoroute et c’est très agréable. Le bus est un peu psychédélique, tendance motifs des années 70.
Le bus me dépose à la gare centrale de Malacca où je me renseigne pour prendre un bus domestique qui rejoint le centre ville. Un vieux monsieur essayera de me faire payer 7 fois le prix du bus pour m’emmener en taxi mais je refuse poliment. Le bus ne me coûte que 2R soit 0,45€ et me dépose sur la place principale de la ville (la Dutch Square) à quelques mètres de mon hébergement. Malacca a été successivement colonisée par les Britanniques, les Portugais et les Hollandais. Il reste beaucoup de buildings inspirés de cette époque. C’est ainsi que trône un petit moulin sur la place principale avec quelques sculptures de vaches et une église ! La ville est également classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ça promet de belles surprises. A peine descendue du bus, je sais déjà que l’endroit va beaucoup me plaire ! Parfois, on ne l’explique pas vraiment mais il y a ce petit je ne sais quoi qui provoque l’étincelle du wahou et ici, c’est le cas.
Mon auberge se situe dans une rue parallèle à Jonker Street (Chinatown) où un marché nocturne a lieu tous les week-ends. Aujourd’hui, c’est vendredi, elle est pas belle la vie ? La rue commence donc à s’animer. Comme je ne reste que 2 nuits à Malacca, je me dis que ce serait bien que j’aille faire un tour plutôt que de paresser à l’auberge. C’est une superbe idée car la météo est idéale, une petite brise qui rafraîchit, de jolies couleurs de coucher de soleil dans les nuages menaçants et un premier aperçu de la ville. Je repasse sur la Dutch Square pour bien la regarder, repère l’office du tourisme où j’irai faire un tour demain, je vois que l’on peut effectuer des croisières sur la rivière qui serpente au milieu de la ville, je me balade le long jusqu’à la réplique grandeur nature d’un gros bateau hollandais d’époque, prends quelques photos des chouettes murs décorés puis vais arpenter Jonker Street. Le marché de nuit ne comprend pas uniquement de la nourriture et même bien au contraire. Comme souvent, on y vend de tout et cela inclut, attention, des « ear candles« , oui tout à fait, des bougies que l’on met à brûler dans son oreille (Perrine je te vois déjà mourir de rire en lisant ça) ! Je craquerai pour un petit apéro : des bouchées vapeur aux couleurs étonnantes puis j’irai me poser dans le café d’une arrière cour qui porte bien son nom : le Backlane Café. Là, je prendrai un gros muesli (yaourt, céréales & fruits) accompagné d’une San Pellegrino, oh la la ! Deuxième eau pétillante en 2 mois de voyage !!
Si vous avez bien lu entre les lignes du premier paragraphe, vous aurez compris que cette journée est la seule que je vais passer à Malacca. On va essayer de « make the most of it ». Revenir en France et reparler français va être compliqué lol. Mon anglais ne s’améliore pas ici je dirai mais je le parle quotidiennement et quand je me parle toute seule, c’est en anglais. On ne juge pas ! Ah oui, j’oubliais ! Ici, l’attraction kitchissime ce sont des tuk-tuk décorés en mode disney avec des néons et de la musique à fond (preuve photo à l’appui) et je vous avoue que c’est d’un ridicule peu commun. M’enfin, le ridicule ne tue pas. Je vous laisse deviner quelle catégorie de touristes emprunte ces fêtes foraines miniatures et ambulantes.
Dans l’avion Phnom Penh – Kuala Lumpur, j’ai lu le magazine de la compagnie et suis tombée sur des recommandations sympa de choses à voir ou à faire dont une à Malacca. Cette visite sera mon énorme coup de coeur de la ville ! Il s’agit de The Royal Press. L’atelier était en fonction jusqu’en 2010. Ensuite, les proprios ont eu l’idée d’en faire un musée avec un petit tour guidé. On plonge dans l’univers de l’imprimerie dans un bâtiment rénové de manière simple et épurée mais très design tout en faisant la part belle aux nombreuses machines d’époque et aux millions de caractères dans les casiers d’imprimeurs. Certaines machines manuelles sont toujours en état de fonctionnement et on fait des essais. Officiellement, le musée n’ouvre qu’en avril, ce qui me permet d’avoir une visite guidée gratuite ainsi qu’une réduction sur le prix de l’entrée. Tout bénéf. Je vous laisse plonger dans cette magnifique surprise avec les photos. Petite pensée spéciale pour mon papa ;). Un détail tout de même. Non seulement les lettres sont en différentes tailles et polices mais étant donné la prévalence de la communauté chinoise, on retrouve également plus de 6000 caractères chinois. Imaginez !
Pour la suite de la journée, je traverse la rue pour aller déguster un Nyonya Laksa (le petit déjeuner local). C’est absolument délicieux et bien relevé comme j’aime ! J’aimerais vous expliquer quelques termes et mots de vocabulaires d’ici : les Peranakan sont les descendants des chinois qui se sont installés à Malacca mais aussi à Penang, ma prochaine destination. Les hommes sont appelés des Babas et les femmes des Nyonyas. Aujourd’hui, il existe un vrai mélange car certains se sont mariés avec des Malais. A Malacca, la culture Baba-Nyonya est très présente, d’où mon Nyonya Laksa qui est un bol de nouilles assaisonnées avec les épices du coin, des légumes, de l’oeuf et du tofu. Pour en savoir plus, je décide d’aller au petit musée dédié à cette communauté. Il s’agit plutôt de la maison d’une famille Peranakan dans un état de conservation exceptionnel. La maison est splendide et on voit bien l’influence chinoise mais j’ai trouvé qu’il manquait un petit quelque chose pour que cette visite soit vraiment une belle découverte. J’enchaîne avec une galerie/musée d’art. Bon… ce sont des toiles de locaux. Comment dire ? D’un point de vue culture c’est intéressant mais sinon on est plutôt sur des croûtes… l’entrée est gratuite, il y a la clim et absolument personne. Ça permet aussi de se couper un peu du bruit ce qui reste agréable mais pas indispensable dans une visite de la ville de Malacca.
Après une bonne pause avec un bon café au lait (grave erreur) à l’auberge, je repars pour apprécier la mini-croisière sur la rivière. C’est un moment très agréable mais peu instructif : la qualité et la rapidité de la bande son ne permettent pas sa bonne compréhension, tant pis. Je profite simplement de la vue et cela donne envie de se promener sur les bords de la rivière où de nombreux cafés, bars et restaurants se succèdent. C’est d’ailleurs ce que je fais juste après pour rejoindre un deuxième marché nocturne recommandé par le gérant de l’auberge (d’origine chinoise). Je jette mon dévolu sur des nouilles taïwanaises qui possèdent un ingrédient non-identifié. J’en reparlerai au gérant qui m’apprendra qu’il s’agissait de très fines lamelles de poisson séché et fumé. Ça se tient ! Pour le dessert, je goûte un petit gâteau typique de la Malaisie : le putu piring. Je vous l’annonce d’emblée, il fera partie du top 5 food. Quel réééégal ! Il s’agit de gâteaux de riz cuits à la vapeur avec à l’intérieur du sucre de palme et saupoudrés de noix de coco râpée. Absolument délicieux. Je rentre même à l’auberge pour finir de les savourer avec mon dernier sachet de thé. Sur le chemin, je m’arrête pour prendre quelques photos des magnifiques temples chinois du quartier puis essaye d’avancer un peu mon carnet qui est bien en retard ! Le café a bien fait son effet… je mettrai un temps infini à m’endormir !
Ma dernière matinée à Malacca sera très calme, je prendrai mon petit-déjeuner à l’auberge en papotant avec d’autres voyageurs. J’écrirai un petit peu et regarderai comment me rendre à l’aéroport de Malacca (Grab est mon meilleur ami). En début d’après-midi, j’appellerai donc mon taxi et déjeunerai à l’aéroport, très simplement : poulet-riz-oeuf. La suite des aventures dans le prochain article ! J’aurai aimé passer peut-être une journée, voire deux de plus ici, car je n’ai pas eu le temps pour aller jusqu’à la mosquée flottante ni monter sur le petit monticule derrière la Dutch square. A mettre sur la liste pour la prochaine fois car en 5 jours de découverte de la Malaisie, je sais que ce n’est pas la dernière fois que j’y vais…
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